L'enseignement

Maître Taisen Deshimaru

Il a enseigné et transmis la pratique du vrai zen, zazen, en Europe de 1967(date de son arrivée en France), jusqu’à sa mort en 1982. Il est l’héritier de la plus pure tradition transmise sans interruption du Bouddha Shakyamuni en Inde, Bodhidharma en Chine et Dogen au Japon. Il a été le disciple de Maître Kodo Sawaki qui a été une des plus grandes autorités zen au Japon.

Disciple de Roland Yuno Rech et auparavant de Gérard Chinrei Pilet durant 25 ans, Luc Sojo Bordes a pratiqué zazen de 1985 à 2012 au Dojo Zen de Paris où il y a également enseigné. Ordonné moine en 1987, il a dirigé le Dojo Zen de Garches de 1990 à 2019 et a créé le Groupe Zen de Saint-Pierre d’Autils où il s’est installé en 2011. Instituteur à la retraite, il écrit également des haïkus.

Moine bouddhiste dans la tradition zen. Alain Ji Kō Gossieaux, pratique zazen depuis 1981 dans la lignée de Maître Taisen Deshimaru. Responsable de la pratique, il est adhérent de l’Association Zen Internationale.

Les Sutras

Maka Hannya Haramita Shingyo

Essence du Sutra de la Grande Sagesse qui permet d’aller au-delà​

Kan ji zai bo satsu. Gyo jin han-nya ha ra mi ta ji. Sho ken go on kai ku. Do is-sai ku yaku. Sha ri shi. Shiki fu i ku. Ku fu i shiki. Shiki soku ze ku. Ku soku ze shiki. Ju so gyo shiki. Yaku bu nyo ze. Shari shi. Ze sho ho ku so. Fu sho fu metsu. Fu ku fu jo. Fu zo fu gen. Ze ko ku chu. Mu shiki mu ju so gyo shiki. Mu gen ni bi ze-shin ni. Mu shiki sho ko mi soku ho. Mu gen kai nai shi mu i shiki kai. Mu mu myo yaku mu mu myo jin. Nai shi mu ro shi. Yaku mu ro shi jin. Mu ku shu metsu do. Mu chi yaku mu toku. I mu sho toku ko. Bodai sat-ta. E han nya ha ra mi ta ko. Shin mu kei ge mu ke ge ko. Mu u ku fu. On ri is-sai ten do mu so.Ku gyo ne han. San ze sho butsu. E han-nya ha ra mi ta ko. Toku a noku ta ra san myaku san bo dai. Ko chi han-nya ha ra mi ta. Ze dai jin shu. Ze dai myo shu. Ze mu jo shu. Ze mu to do shu. No jo is-sai ku. Shin jitsu fu ko. Ko setsu han-nya hara mi ta shu. Soku setsu shu watsu.

Gya tei gya tei hara gya tei.

Hara so gya tei bo ji so wa ka.

Han-nya shin gyo.

Le bodhisattva de la Grande Compassion, Avalokiteshvara, par sa pratique profonde de la Grande Sagesse, voit que les cinq agrégats ne sont que vacuité (ku) et par cette compréhension, il soulage toutes les souffrances. Shariputra, les formes (shiki) ne sont pas différentes du vide (ku) et le vide n’est pas différent des formes. Shiki lui-même est ku, ku lui-même est shiki. Il en est ainsi aussi de la sensation, de la perception, des formations mentales et de la conscience. Shariputra, toutes les existences ont l’aspect de ku. Elles sont sans naissance ni extinction, ni pures ni souillées, elles n’augmentent ni ne diminuent. Donc, dans ku, il n’y a ni forme, ni sensation, ni perception, ni formations mentales, ni conscience ; ni oeil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni conscience. Il n’y a ni couleur, ni son, ni odeur, ni goût, ni toucher, ni pensée. Donc, dans ku n’existe pas de domaine des sens. Il n’y a ni ignorance ni cessation de l’ignorance, ni illusion ni cessation de l’illusion. Il n’y a ni dégénérescence et mort ni cessation de la dégénérescence et de la mort. Il n’y a ni souffrance, ni cause, ni cessation, ni sentier. Il n’y a ni sagesse, ni obtention, ni non-obtention. Pour le bodhisattva, grâce à la Grande Sagesse qui conduit au-delà, l’esprit sans obstacle ne connaît pas la peur, et toute illusion, tout attachement sont éloignés. Il peut parvenir à l’ultime fin, le nirvana. Tous les bouddhas du passé, du présent et du futur pratiquent la Grande Sagesse et ainsi atteignent le plus parfait éveil. Donc, nous devons comprendre qu’Hannya haramita est le grand mantra brillant et lumineux. Le plus élevé de tous les mantras qui est incomparable. Sa force coupe toutes les souffrances. C’est le vrai mantra. Par lui il est possible d’atteindre l’essence de toute vérité : Aller, aller, aller ensemble au-delà du par-delà, jusqu’à l’accomplissement total de la Voie.

Sandōkai

Chikudo daisen no shin tōzai mitsu ni aifu su. Ninkon ni ridon ar, dō ni nanboku no so nashi. Reigen myō ni kô kettari, shiha an ni ruchū su. Ji o shū suru mo moto kore mayoi ; ri ni kanō mo mata satori ni arazu. Mon mon issai no kyō ego to fu ego to. Eshite sarani ai wataru ; shikarazareba kurai ni yotte jū su. Shiki moto shitsu zō o kotoni shi ; shō moto rakku o koto ni su. An wa jōchū no koto ni kanai ; mei wa seidaku no ku o wakatsu. Shidai no shō onozukara fukusu, kono sono haha o uru ga gotoshi. Hi wa nesshi, kaze wa dōyō, mizu wa uruoi, chi wa kengo. Manako wa iro, mimi wa onjō hana wa ka, shita wa kanso. Shikamo ichi ichi no hō ni oite ne ni yotte habunpu su. Honmatsu subekaraku shū ni kisubeshi ; sonpi sono go o mochiyu. Meichū ni atatte an ari, ansō o motte ō koto nakare. Anchū ni atatte mei ari, meisō o motte miru koto nakare. Meian ono ono aitai shite hisuru ni zengo no ayumi no gotoshi. Banmotsu onozukara kō ari, masani yō to sho to o iu beshi. Jison sureba kangai gasshi ; riōzureba senpō sasō. Koto o ukete wa subekaraku shū o e subeshi ; mizukara kiku o rissuru koto nakare. Sokumoku dō o e sezunba, ashi o hakobu mo izukunzo michi o shiran. Ayumi o susumureba gonnon ni arazu, mayōte senga no ko o hedatsu. Tsutsushinde san gen no hito ni mōsu, kōin munashiku wataru koto nakare.

L’esprit du grand sage de l’Inde s’est transmis intimement d’Ouest en Est. Les facultés de l’homme sont plus ou moins aiguisées, mais la Voie n’a ni patriarche du Nord ni patriarche du Sud. La source spirituelle brille dans la lumière, les effluents coulent dans l’obscurité. Saisir les phénomènes est illusoire, rencontrer l’essence n’est pas encore l’illumination. Les sens et leurs objets s’interpénètrent et ne s’interpénètrent pas, s’ils le font il y a rencontre harmonieuse sinon chacun reste sur sa position. L’essence des formes visibles varie en qualité comme en aspect, le son de la voix change selon qu’il exprime la joie ou la souffrance. Dans l’obscurité le haut et le bas se confondent, dans la lumière la pureté et la souillure se distinguent. Les quatre éléments retournent à leur nature comme un enfant retrouve sa mère. Le feu chauffe, le vent bouge, l’eau mouille, la terre est solide. Pour l’œil les visions, pour l’oreille les sons, pour le nez les odeurs, pour la langue les saveurs. Toutes les existences comme les feuilles des arbres sont alimentées par les racines. L’origine et la fin se rejoignent dans la vacuité. Noble ou vulgaire, à votre guise ! Dans la lumière existe l’obscurité, ne la prenez pas pour de l’obscurité. Dans l’obscurité existe la lumière, ne la regardez pas comme lumineuse. Lumière et obscurité créent une opposition mais dépendent l’une de l’autre comme le pied avant et le pied arrière dans la marche. Tout ce qui existe a son propre mérite. Usez en comme il convient. Phénomènes et essence s’ajustent comme la boîte et le couvercle, comme la rencontre de deux pointes de flèches. Entendant ces mots comprenez le sens sans entrer dans vos catégories personnelles. Si vous ne comprenez pas la voie qui se trouve sous vos pied comment saurez-vous où vous marchez ? En avançant il n’est pas question de proche et de lointain. Mais dans la confusion montagnes et rivières barrent la route. Vous qui étudiez le mystère je vous en prie, ne passez pas le temps en vain.